Discussion
L-A. Le Paige, bailli du Temple, éléments
de biographie et de généalogie (Septembre
2004-octobre 2011)
François
de BOISDEFFRE
nous
pose la question suivante :
Je
suis à la recherche d'éléments de biographie et de généalogie autour de L-A.
Le Paige, dont le fonds est à la bibliothèque. Je ne connais que ce qu'en dit
le Larousse Universel du XIX°, c'est à dire pas grand chose.
• Réponse de Fabien VANDERMARCQ (Paris) en septembre 2004 :
"Une
petite note biographique dans la thèse de l'Ecole des Chartes de Nicolas
Lyon-Caen (La Boîte à Perrette... 2002) nous indique qu'il était fils
d'Adrien Le Paige (1677-1751), avocat au conseil, et de Jacqueline Piché. Reçu
avocat en 1733, il épousa, en 1746, Anne-Marie Despaty. On
trouve des indications à ce sujet dans l'ouvrage de Dale Van Kley, The
Jansenists and the Expulsion of the Jesuits from France, 1757-1765, paru à
New Haven et Londres en 1975 (p. 60-61), qui nous précise qu'il était le neveu
de deux docteurs de Sorbonne et le petit-neveu de M. Hideux [ou Le Hideux],
docteur de Sorbonne et curé des Saints-Innocents. Enfin
les Nouvelles
Ecclésiastiques du 10 mai 1803 nous apprennent qu'il avait un fils capitaine
au régiment de Conti-Cavalerie qui fut considéré comme émigré par les
autorités, ce qui provoqua la séquestre des biens et la ruine de Le Paige.
Par ailleurs, ce personnage est abondamment évoqué par
Catherine Maire dans son livre De la cause de Dieu à la cause de la
Nation... paru chez Gallimard en 1998 et, tout récemment, par Francesco Di
Donato dans son ouvrage L’Ideologia dei robins nella Francia dei lumi... paru à Naples (éditions ESI) en 2003. Enfin, si vous
souhaitez d'autres renseignements généalogiques sur ce personnage dont on
attend encore une biographie, je vous signale qu'il existe deux gros volumes de
pièces généalogiques... à la Bibliothèque de Port-Royal ! "
• Réponse d'Alain LE PAIGE DE DOMMARTIN en avril 2007 :
"Ma
famille d’origine lorraine et barroise Le Paige de Dommartin a toujours considéré
que Louis Adrien Le Paige faisait partie de notre famille. Les arrêts du Grand
Conseil portant dispense du Marc d’Or de la noblesse établis à Versailles le
16 mars 1775 indiquaient qu’un Louis Adrien Le Paige sur le point de se faire
pourvoir d’un office de conseiller secrétaire de Sa Majesté
près le parlement de Paris faisait référence à l’expédition d’un acte
passé devant notaires à Lunéville le 27 avril 1769 en présence d’un
certain nombre de représentants des Le Paige qui certifiaient qu’il
descendait de Claude Le Paige anobli en 1595 , mon aïeul direct.
Une
bibliographie sommaire de cette branche de ma famille a été récemment publiée
dans Les Annales de l’est, 5ème série, 42ème année n°2/1990
« Etudes d’histoire lorraine XVIe- XIXe siècles ».
Je
reste à votre disposition pour de plus amples informations.
Alain
Le Paige de Dommartin"
• Complément de Fabien VANDERMARCQ (Paris) en octobre 2010 :
"A
noter que, grâce à Adrien Goetz, un portrait inédit de Le Paige a été mis
en ligne dans la notice qui lui
est consacrée sur ce site."
• Réaction de Georges DULAC (Montpellier) en octobre 2011 :
"Bonjour !
Voici mes deux questions, qui l'une et l'autre se rapportent
indirectement aux positions pro-parlementaires de Diderot vers 1770 et à ses
relations possibles avec Le Paige.
1. Flammermont,
dans Le Chancelier Maupeou et les parlements, p. XII, affirme que Le
Paige et le président Durey de Maynières (qui était par ailleurs un ami de
Diderot) étaient des amis intimes : sait-on sur quoi cette affirmation est
fondée ? Existe-il des traces de leurs relations, des lettres ?
2. Lee
Young-Mock, « Diderot et la lutte parlementaire au temps de l’Encyclopédie »,
Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie 29, 2000, p. 66 mentionne une
lettre de Diderot qui semble indiquer qu'en 1769 le philosophe a cherché à
recommander Le Paige pour qu'il trouve une place en Russie :
Le 30 mars 1769,
Diderot écrit à Falconet : « Mais vous ne me répondez point sur le compte de M.
Le Paige. Ce M. Le Paige n’est pourtant pas un homme d’un mérite ordinaire. En
voulez-vous ? N’en voulez-vous point ? Il me semble que dans les circonstances
présentes, ses connaissances et ses talents devraient le faire désirer. Je
crois, mon ami, qu’il y a des hommes, et même des hommes rares en Russie ; je
crois même qu’il y en a au fond des forêts des Abenaquis ou des huttes des
Hottentots. Mais des hommes instruits, éclaires, cultivés, c’est autre chose. »
Cependant cet épisode paraît a priori peu vraisemblable. S'agit-il de Louis
Adrien ? A-t-on des indices sur le désir de s'exiler qu'il aurait eu à cette
date ? pourrait-il s'agir de son fils ? Sait-on quelque chose sur ce fils (qui
est mentionné dans une réponse de M. Fabien Vandermarcq en septembre 2004) ?"
Georges Dulac
Institut de Recherche sur la Renaissance, l'Âge classique
et les Lumières (IRCL), Université Montpellier 3
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