Le Grand Séminaire de la Congrégation de la Mission
de Boulogne-sur-Mer au XVIIe siècle :

I. fondation et ouverture

par Philippe Moulis (1)

                    Le Canon XVIII, Cum adolescentium aetas, du Décret de Réformation de la 23° Session du Concile de Trente (1545-1563), sur l’institution des séminaires, 15 juillet 1563, fut l’une des pièces maîtresses de la Réforme catholique. En France, plusieurs conciles provinciaux (2), dont celui de Reims en 1583, ordonnèrent l’établissement de séminaires dans les diocèses de leur ressort. Dans la première moitié du XVIIème siècle, les tentatives les plus diverses se succédèrent mais n’aboutirent pas (3). Partout, les essais de séminaire échouèrent. En 1629, l’Assemblée du Clergé de France prescrivit l’institution de séminaires régionaux, mais la plupart des prélats qui avaient signé ces ordonnances, une fois rentrés dans leur diocèse, se heurtèrent à une multitude de difficultés matérielles, financières et organisationnelles. De plus, le contexte international ne facilitait guère la tâche des prélats et surtout la plupart d’entre eux appliquait scrupuleusement ce Canon XVIII du Décret De Reformatione de la XXIII° session du Concile de Trente ; relatif à l’institution des séminaires.

Celui-ci ordonnait que :

Toutes les églises cathédrales, métropolitaines (...) soient tenues et obligées de nourrir et élever dans la piété et de former à la discipline ecclésiastique un certain nombre d’enfants de la ville même ou du diocèse, où s’ils ne sont pas assez nombreux, de la province, en un collège que l’évêque choisira à cet effet proche des églises ou un autre lieu convenable (4). On y recevra ceux qui ont au moins 12 ans […] Ils porteront la tonsure et l’habit clérical. ….

 

Ce décret tridentin préconisait le regroupement des ecclésiastiques, des enfants à peine tonsurés aux clercs engagés dans les ordres majeurs, dans un seul établissement. En 1644, Vincent de Paul constatait que cette formule tridentine ne convenait pas à la fille aînée de l’Église :

              L’ordonnance du Concile est à respecter comme venant du Saint-Esprit. L’expérience fait voir néanmoins que de la façon qu’on l’exécute à l’égard de l’âge des séminaristes, la chose ne réussit pas, ni en Italie, ni en France, les uns se retirant avant le temps, les autres n’ayant pas l’inclination à l’état ecclésiastique, les autres se retirant dans les communautés et d’autres fuyant les lieux auxquels ils sont liés d’obligation par leur élèvement et aimant mieux brusquer fortune ailleurs. Il y en a quatre dans le royaume, à Bordeaux, à Reims, à Rouen et ci-devant un à Agen. Ni l’un ni l’autre de ces diocèses en reçoivent aucun bon effet ; et je crains que, hors Milan et Rome, les choses ne soient de même en Italie. C’est autre chose que de les prendre âgés de vingt jusques à vingt-cinq ou trente ans (5) .

Cependant, ces inconvénients encouragèrent les réformateurs du clergé, tels que Vincent de Paul, Bourdoise, Olier à dédoubler cette structure en petit et grand séminaires. Le premier devait former les enfants, pauvres de préférence, à l’état ecclésiastique ; le second devait préparer les adultes aux ordres, surtout au sacerdoce (6). Par le biais des séminaires, la rénovation du sacerdoce et la véritable formation intellectuelle, spirituelle et pratique du clergé français se mirent en marche. De fait, le succès des séminaires fut rapidement perceptible dès la seconde moitié du XVIIème siècle et réalisa son plein épanouissement au siècle suivant.

L’érection du séminaire du diocèse de Boulogne-sur-Mer fut tardive. Les conflits militaires et leurs conséquences dans la région repoussèrent son ouverture aux années 1680. Nous nous proposons dans cette étude de retracer les grandes étapes de la création du séminaire de Boulogne-sur-Mer.

I. Une œuvre épiscopale de longue haleine

 François PERROCHEL, Évêque de Boulogne-sur-Mer

Par respect pour les décrets tridentins et conscients de la grande utilité d’un séminaire dans un diocèse, les évêques de Boulogne-sur-Mer du XVIIe siècle mirent tout en œuvre pour en ériger un dans la ville épiscopale. La naissance de ce séminaire se résume à une succession d’embûches, de contretemps, et d’impossibilités matérielles et économiques, liés au contexte international qui vit s’opposer depuis le début du siècle le royaume de France et la maison des Habsbourg. François Perrochel peut être considéré comme le véritable fondateur du séminaire de Boulogne-sur-Mer. Ce proche de Vincent de Paul, obtint en 1668-1669, les autorisations légales à l’érection d’un grand séminaire et essaya de réunir les moyens financiers suffisants pour le bon fonctionnement de l’établissement :

[Mgr Perrochel a] obtenu des lettres-patentes du Roy dès le mois de novembre mil six cens soixante huict, vérifiées en Parlement le treize avril mil six cens soixante neuf, leues et

publiées en son sinode diocézain le vingt deux du mois de mars ensuivant, à laquelle publication le Chapitre de son Eglise cathédralle et les curez du dioceze, présents, les abbez et prieurs par leurs députez auroient consenty et tesmoigné avoir le tout pour agréable, ainsy qu’il est plus en particulier porté dans le procès-verbal dudit sinode (7).

Ainsi, en novembre 1668, Mgr Perrochel avait obtenu du roi des lettres patentes, enregistrées au Parlement de Paris le 13 avril 1669, par lesquelles il était autorisé à établir un séminaire dans le lieu qu’il jugerait le plus propre et le plus convenable à Boulogne-sur-Mer, et de pourvoir à sa subsistance par l’union de bénéfices et assignation de pensions dans des conditions données.

Le 10 janvier 1675, le prélat rédigea un nouvel acte de fondation du séminaire aux Registres des Insinuations en la Sénéchaussée du Boulenois (8)  :

Ayant esté jusqu’à présent empesché par différentes conjonctures de mettre la dernière main à ce grand et si nécessaire ouvrage et Dieu luy faisant maintenant la grâce de le pouvoir plus facilement, il [ Mgr Perrochel] en faict, par ces présentes, l’establissement actuel comme il en suit : C’est à savoir que pour régir et gouverner ledit Séminaire tant au spirituel qu’au temporel, il faict choix de la personne dudit Me Samson de la Planche qui s’associera à cet effet de tels prestres et ecclésiastiques que bon luy semblera, dont le nombre pourtant ne pourra excéder celui de quattre, luy compris, et de deux serviteurs, domestiques, lequel sieur de la Planche, en cas d’infirmité ou autre accident ou mesme volontairement, pourra remettre ladite supériorité entre les mains dudit Seigneur évesque ou de ses successeurs, pour en estre par eux disposé ainsi que bon leur semblera, ce que ledit Seigneur évesque ou sesdits successeurs pourront faire de leur costé sans que ledit sieur de la Planche y puisse trouver rien à redire.

A cette date, François Perrochel ne fit appel à aucune congrégation et confia le séminaire à des ecclésiastiques diocésains. La direction du séminaire échut à Samson de la Planche (9). Trois autres ecclésiastiques au maximum et deux serviteurs devaient le seconder. Ce dernier et ses successeurs se devaient de respecter quelques obligations intangibles :

Ceux ausquels la direction et conduite immédiate dudit Séminaire sera confiée sçavoir le supérieur et les autres qu’il se sera associées à cet effet avec luy seront dans la mesme despendance tant pour le spirituel que pour le temporel ; que ledit supérieur et autres qui seront audit Séminaire rendront compte tous les ans un des quattre jours d’entre la dernière feste de Pasque et le dimanche de la Quasimodo et ce, pardevant lesdits seigneurs évesques, assistez de leurs grands-vicaires et de leurs archidiacres, dans la recepte desquels entreront les revenus dudit Séminaire, ensemble les dons, legs pieux et fondations qui luy auront esté faictes mesmes les pensions des séminaristes, la rétribution des messes et autres fonctions et emplois de tous ceux dudit Séminaire ; qu’en l’absence dudit seigneur évesque, la dite reddition de compte se fera devant lesdits sieurs grands-vicaires, assistez desdits Srs archidiacres, chantre, trésorier et pénitencier jusqu’au nombre seulement de cincq, en telle sorte que si lesdits Srs grands-vicaires qui y auront tousjours la présidence ne se trouvoient pas revêtus d’aucune de ces dignitez et qu’il y eut plusieurs grands-vicaires, lesdits trésorier et pénitencier ne s’y trouveront pas, et ledit siège épiscopal vacant pardevant lesdits sieurs archidiacres, chantre, trésorier et pénitencier … (10)

L’évêque établit sur ses deniers personnels le séminaire dans la basse ville de Boulogne-sur-Mer :

Pour lieu de demeure et premier fond dudit Séminaire, [Mgr Perrochel] lui faict don irrévocable et d’entrevifs, en la meilleure forme et manière qu’il est possible, d’une maison à luy appartenante, seize en la basse-ville de Boulogne, dans la Grande-Rue, nommée le Lion d’argent, tenant d’un costé par haut à Jacques Leclercq, maistre taillandier, et de l’autre costé par bas à la maison dite de la salle d’Ordre, laquelle maison il a acquise de la veufve et héritiers de feu Me François le Caron, vivant lieutenant en l’Admirauté dudict Boulogne, par contract passé pardevant nottaires à Boulogne, le vingt et uniesme jour de décembre mil six cens soixante neuf…

L’ordinaire prit soin de conserver au corps épiscopal la tutelle de l’établissement et précisa :

Ledit Séminaire sera et demeurera à tousjours et à perpétuité soubz l’entière et absolue supériorité des Seigneurs évesques dudit Boulogne et en leur absence soubz celle de leurs grands-vicaires, et quand ce siège épiscopale sera vacant, sous celle des deux archidiacres, du chantre, du trésorier et pénitencier de l’Eglise cathédralle dudit lieu …

Les incertitudes et dangers de l’époque incitèrent l’évêque à prévoir le pire :

Si, à l’occasion des guerres ou autrement, les exercices dudit Séminaire venoient à être interrompus, lesdits Seigneurs évesques ou en leur absence, ou le siège vacant, les personnes spécifiées cy-dessus, de manière y exprimée, prendront soin de la conservation des batimens, ameublemens et de la recepte des revenus, à quoi ils commettront une personne intelligente et de probité, soit d’entre eux ou telle autre qu’ils jugeront pour le mieux pour ce qui se trouvera de reste desd. revenus, les comptes rendus, les réparations faictes et les charges acquittées estre emploié en achapt de fonds au profit dudit Séminaire ; que s’il n’y avoit aucune apparence dudit restablissement dudit Séminaire, ce qui restera dudit revenu comme dit est, sera employé à entretenir à Paris, en tel séminaire qu’on trouvera à propos, autant de clercs du diocèse dudit Boulogne, au choix dudit seigneur évesque ou autres administrateurs qu’en pourra porter ledit revenu restant ; si néanmoins lesdits seigneurs évesques vouloient mettre efficacement la main à faire revivre ledit Séminaire en contribuant de leur part à son restablissement, ils pourront, au lieu d’emploier le restant annuel dudit revenu à l’entretenement desdits clers en un séminaire à Paris, le laisser en masse pendant quelques années pour ayder avec ceux qu’ils voudront contribuer de leur part à faire tant plus tôt pour revivre ledit restablissement. Et à cet effet, les unions qui se feront des bénéfices simples ou autres biens, suivant la faculté qui en est donnée audit Séminaire par les Conciles et les Lettres-patentes de Sa Majesté le seront avec ceste clause expresse qu’ils ne pourront en estre à jamais désunis et retirez pour quelque cause, raison, occasion ou prétexte que ce puisse être, non pas mesme d’interruption des exercices d’iceluy, de la retraitte de ceux qui en auroient la direction et conduitte, ni cessation pour longtemps desdits exercices quoy que sans apparence de restablissement, acceptant ledit Sr de la Planche ledit establissement, donation, clauses, condition portées par le présent contrat (11).

L’exécution de ce contrat ne put être appliquée «pour de certaines considérations causées par le malheur de la guerre». Le 1er janvier 1676, François Perrochel renouvela devant le greffier de la Sénéchaussée du Boulonnais les clauses du contrat passé une année plus tôt. Les temps étaient trop difficiles pour établir un séminaire qui, faute de ressources nécessaires à son entretien, n’était pas encore viable.

François Perrochel, âgé et de santé fragile, donna sa démission de l’évêché de Boulogne-sur-Mer en 1677, et se retira dans la maison destinée au séminaire, située vers le milieu de la Grande-Rue. Le 26 juillet 1677, l’ancien évêque fit, devant Gillon, notaire à Boulogne-sur-Mer, une donation de 300 livres de rente au Séminaire, mais cela ne suffisait toujours pas.

Le nouvel évêque, Ladvocat-Billiad fit son entrée solennelle à Boulogne-sur-Mer le 26 août 1677. Poursuivant l’œuvre de son prédécesseur et avec ses conseils, il chercha les moyens d’assurer l’avenir du séminaire.

II. L’appel à la Congrégation de la Mission

L’appel à une congrégation de Prêtres était la meilleure solution pour les prélats. Elle réglait une partie des difficultés financières et surtout confiait la gestion et l’enseignement à des prêtres spécialisés. De surcroît, elle permettait d’affecter des prêtres diocésains à des paroisses et non à des chaires d’enseignement, ce qui dans un diocèse comme celui de Boulogne-sur-Mer, déficitaire en prêtres n’était pas négligeable. Le choix de la congrégation incombait à l’évêque. Les liens indéfectibles qui unissaient le diocèse de Boulogne-sur-Mer à la Congrégation des Prêtres de la Mission et la grande expérience de ces derniers dans la conduite de séminaires les prédisposaient à s’établir à Boulogne-sur-Mer (12). François Perrochel (13), dans un codicille ajouté à son testament, en date du 7 avril 1678, avait d’ailleurs pris les devants :

Je veux absolument que Messieurs les Missionnaires de Saint-Lazare soient supérieurs du séminaire ; que si on les empêche et qu’on veuille leur imposer des conditions extraordinaires, je révoque ce que je laisse audit séminaire, et le donne à Messieurs de Saint-Lazare pour employer comme ils le jugeront à propos pour la plus grande gloire de Dieu.

Mgr Ladvocat-Billiad mit à profit l’amitié qui liait François Perrochel aux Prêtres de la Mission pour ouvrir enfin le séminaire. Il s’attacha à trouver de nouveaux financements. Il rétablit la taxe du beurre et de laitage, c’est-à-dire, qu’au commencement de chaque carême, chaque chef de famille devait s’acquitter auprès de son curé de la somme de douze deniers :

La coûtume d’user de beurre & de laitage pendant le caresme, n’estant introduite que depuis peu de siecles en deça des monts, la coûtume contraire estant encore dans sa vigueur en Italie & autres lieux, il est à propos que les peuples en soient advertis par les Curez, afin qu’ils se portent volontiers à en rendre quelque petite reconnaissance à l’Eglise, ainsi, que c’est la pratique en plusieurs diocezes, mais que l’on commance à négliger en celuy-cy, & comme nous destinons tout ce qui en peut revenir à l’établissement & entretien de nostre Seminaire, nous desirons que tous les peres & chefs de famille payent annuellement au moins la somme de douze deniers au commencement du Caresme, entre les mains des Curez, enioignons ausdits Curez d’avoir par devers eux un livre des noms desdits peres de famille, & de les exhorter à satisfaire à cette pieuse coustume, les Curez envoiront incessamment lesdits deniers aux Doyens ruraux pour estre aussi tost envoyez à nos grands Vicaires, ainsi qu’il est marqué en l’article XXXII. des presents Statuts (14).

Le prélat ordonna également la mise en place d’un tronc dans chaque église paroissiale. Contre quelques deniers généreusement déposés dans la Boëtte pour le séminaire, les fidèles bénéficiaient de quelques jours d’indulgences :

Ne souhaitant rien avec plus d’ardeur que de voir l’accomplissement des desirs de tant de personnes de piété qui s’interessent en l’établissement d’un bon Seminaire, & ce saint œuvre estant si fort avancé par le zèle, & la libéralité de Monseigneur nostre predecesseur, lequel, quelque soin que nous apportions pour y mettre la dernière main, en devra toûjours estre considéré comme le fondateur : Nous invitons toutes les personnes de vertu de vouloir y contribuer, & de considerer que c’est là la voye la plus courte pour donner de bons ministres de la parolle de Dieu, de saints Prêtres à nostre Dioceze & que c’est encore un moyen pour faire que les pauvres familles puissent avancer quelques uns de leurs enfans au service de Dieu dans la profession Ecclésiastique, de quoy ils sont souvent detournez par les grands frais qu’il leur convient faire pour les entretenir dans les estudes de Theologie : Et d’autant que ce qui est peu de chose à chacun, ne laisse de produire un secours considérable quand il est ramassé tout ensemble, nous ordonnons que dans chaque Eglise paroissiale, & dans chaque secours de nostre Dioceze, il sera mis un Tronc ou Boëtte, sur lequel il sera apposé l’escriteau que nous aurons soin de faire distribuer à chaque Curé, que ladite boëtte fermera à clef, laquelle les Curez retiendront par devers eux, & que deux fois l’année scavoir, à Noël & à la saint Jean, ils ouvriront lesdits troncs en présence des Marguilliers, & feront un petit mémoire des deniers qui se trouveront en iceux, lesquels ils envoyeront incessamment aux Doyen de leur district, qui aura soin de les faire aussi tost tenir à nostre grand Vicaire pour les remettre entre les mains du Supérieur du séminaire, & afin d’exciter tous les peuples de nostre Dioceze à mettre quelque chose selon leur devotion dans lesdits troncs, Nous declarons que nous accordons deux fois par an quarante iours d’Indulgence à ceux & celles qui estant devotement Confessez & Communiez auront fait selon leur devotion quelque distribution de leurs charitez dans ledit tronc : Nous exhortons tous Curés de contribuer par leurs advertissements & exhortations à un ouvrage si agréable à Dieu, & si necessaire pour le bien de ce Dioceze, & nous les prions de vouloir avancer les deniers necessaires pour faire faire & fermer ladite boëtte, lesquels deniers ils reprendront sur les premiers qui se trouveront en icelle (15) .

L’évêque demanda aux curés d’organiser une quête pour le séminaire lors de chaque grande fête du calendrier liturgique et incita les laïcs à faire de généreuses donations :

Nous voulons que cette Ordonnance soit leüe au Prône à toutes les principales Festes de l’année, qu’en icelles il soit fait queste dans chaque Eglise pour ledit Seminaire, à quoy lesdits Curez tiendront la main. Nous declarons que par la fidélité à l’exécution de cette presente Ordonnance nous ferons la distinctions des Prères [sic] zelez pour l’interest de Dieu d’avec ceux qui au langage de saint Paul ne recherchent que leur interest propre, & non pas celuy de Ièsus-Christ, enfin nous exhortons tous ceux à qui Dieu à donné des biens, pour pouvoir thesauriser pour le Ciel, de concourir à un si saint establissement, lequel nous recommandons aux prieres de tous nos Diocezains, afin que Dieu y donne sa benediction, & qu’il le fasse réunir à la gloire de sa divine Majesté, & à la sanctification de tant de peuples qui en recuëilleront les fruits(16).

Le prélat cédait généreusement au séminaire le droit de synode dont chaque curé devait s’acquitter :

Nous declarons en outre que nous attribuons audit Séminaire par donation irrevocable le droit de Synode que chaque Curé est tenu de nous payer vulgairement appellé Cathedraticum, dont ils mettront les deniers entre les mains de leur Doyen, qui les remettra pareillement en celles du Supérieur dudit Seminaire (17).

Malgré ces mesures l’établissement des Lazaristes à Boulogne-sur-Mer prit plusieurs années. Diverses tractations entre les deux parties aboutirent à un consensus qui se concrétisa le 6 mars 1681, par la signature du traité d’établissement des Lazaristes au séminaire de Boulogne-sur-Mer.

Mgr Ladvocat-Billiad prit soin de remercier son prédécesseur pour le travail accompli (18)  :

Par les soins et par le zele d’Ill[lustrissi]me et Rev[erendissi]me Père en Dieu Mre François Perrochel notre tres honoré predecesseur, que l’on peut dire non seulement avoir jeté les fondemens de ce St édifice, mais lui avoir donné des accroissements tres considérables, puisqu’après avoir obtenu des lettres patentes de Sa Majesté et les avoir fait enregistrer en Parlement et autres lieux où il a été nécessaire, il a fait l’érection actuelle dud. séminaire, a fait donnation d’une maison par lui acquise pour l’établissement d’iceluy, et a commis à sa direction la personne de Mr Sanson de la Planche, prestre docteur de la faculté de théologie de Paris, homme d’expérience et de vertu, et tout-à-fait capable de la conduite dud. Séminaire ; mais led. Séminaire n’ayant pu encore jusqu’à présent commencer aucun exercice par le malheur des guerres, et faute d’un revenu suffisant… (19)

Après avoir reçu la démission du supérieur du séminaire de Boulogne-sur-Mer (20), le prélat confia l’établissement aux Lazaristes :

Après que led. De la Planche nous a remis entre les mains tous ses pouvoirs, et y a volontairement renoncé, Nous avons elu et établi, elisons et etablissons par ces presentes les Prestres de la Congrégation de la Mission sous notre autorité et de nos successeurs Evêques, directeurs perpétuels de notre séminaire tant pour le spirituel que pour le temporel… (21)

La Congrégation fut assujettie à plusieurs obligations :

C’est a sçavoir que lesd. Prestres seront tenus et obligez de fournir et entretenir quatre prestres au moins et des frères servans à proportion dans led. Séminaire à commancer trois mois après que nous leur aurons fait connoitre que led. Seminaire aura de revenu fixe et arrêté jusqu’à la concurrence de 2000 livres de revenu ; L’un desquels prestres en sera directeur, un autre enseignera la théologie scolastique, le 3eme la théologie morale, et le 4e enseignera le chant, les cerémonies, l’administration des sacremens et la méthode de prescher et de catéchiser ; seront tenus tous lesd. prestres d’être soumis à notre jurisdiction et de nos successeurs en tout ce qui concerne la conduite de notred. seminaire, l’administration des sacremens, missions, et generalement en toutes choses qui peuvent regarder le prochain ; lesquelles fonctions nous leur donnons pouvoir d’exercer dans notred. diocèse sous notre dependance et conduite et de nos successeurs (22).

Ils devaient chaque année rendre compte à l’évêque des revenus du séminaire. En contrepartie, l’évêque fit plusieurs concessions à la Congrégation et veilla à assurer financièrement le fonctionnement de l’établissement :

Donnons, cedons et transportons la maison acquise par Mond Seigneur notre predecesseur et tout ce qui a été donné et legué jusqu’à present aud. séminaire. Ensemble tout ce qui luy sera donné cy après, en quoi qu’il consiste, meubles et immeubles, comme aussi nous leur donnons tout ce qui proviendra des taxes faites sur les benefices de notre diocèse, conformément aux lettres patentes de Sa Majesté et faculté accordée par icelle à notred. Seigneur predecesseur d’imposer des pensions sur les benefices de notre diocèse excedens 600 livres de revenu annuel, autres toutefois que canonicats et cures. Lesd. taxes se montant à la somme de 1500 livres ou environ, selon le rôle de cotisation omologué en Parlement par arrêt du 9e de Janvier 1680. Comme aussy pour satisfaire à l’obligation que nous avons tant nous que nos successeurs de satisfaire à notre quotpart de la cotisation portée par les susd. Lettres patentes. Nous declarons que nous demeurerons taxés tant nous que nos successeurs susd. à la somme à laquelle pourra monter annuellement notre droit de synode, vulgairement appellé Cathedratique, qui est pour l’ordinaire de 180 livres. Et encore leur donnons, cedons et transportons tout ce qui proviendra de la taxe de quinze deniers par tête pour chaque père de famille de notre diocèse pour l’usage du beure et laitage pendant le tems de Carême, et generalement tout ce qui appartient et appartiendra aud. séminaire de quelque nature qu’il soit, meubles ou immeubles… (23)

D’un naturel optimiste, l’évêque anticipa sur l’avenir. Augurant des revenus supérieurs à 2000 livres, il ventilait l’excédent au financement de bâtiments. De même, si les revenus atteignaient :

Mil écus de rentes fixes et assurées, lesd bâtimens faits et lieux en état, comme dit est, lesd prestres de la Mission seront tenus d’augmenter le nombre desd prestres de deux autres de plus que les quatre susd, en sorte qu’ils soient au moins six Prestres de leur d. Congregation dans led seminaire, et des frères autant qu’il sera nécessaire pour le service de la maison, pour être lesd deux prestres emploïés aux conférences, retraites, missions et autres exercices qui ont accoutumé de se faire par ceux de leur Congrégation… (24)

Et si par bonheur les rentrées pécuniaires étaient florissantes, elles serviraient à :

A la diminution des pensions des pauvres Ecclésiastiques de notre diocèse, même de l’extinction totale de celle de quelques uns des plus pauvres, ou à faire quelques missions selon qu’il sera trouvé plus expédient par nous ou nos successeurs évêques avec le conseil et le consentement du Supérieur dud seminaire (25) .

Le Supérieur général de la Congrégation des Prêtres de la Mission ratifia ce traité le 10 mars 1681.

Le prélat s’enquit d’obtenir du roi de nouvelles lettres patentes confirmatives de l’établissement, qui lui furent délivrées en mars 1681. Ce document met en évidence que les guerres n’étaient pas les seuls obstacles à la création du séminaire. En effet, le clergé régulier refusa jusqu’en 1680 de céder une partie de ses revenus afin de financer un séminaire :

Mais led séminaire n’étant pourvu d’aucun revenu suffisant, attendu qu’il ne s’est pu faire aucune union de benefice. Et led Sr Evêque n’ayant encore jusqu’à présent imposé sur les abbaïes, prieurez et menses conventuelles qu’environ 1500 livres de revenu annuel, à la levées desquelles il y eu diverses oppositions, lesquelles à la vérité auroient été levées par arrêt de notre Parlement du 22e may de l’année dernière 1680 (26)

Ainsi, en mars 1681, le diocèse de Boulogne-sur-Mer était doté d’un séminaire tenu par les Lazaristes. Mais une fois encore un contretemps empêcha son ouverture, Mgr Ladvocat-Billiad mourut le 11 avril 1681. Son successeur, Claude Le Tonnelier de Breteuil, fit son entrée à Boulogne-sur-Mer, le 17 mars 1682 (27). Il consolida et concrétisa rapidement le long labeur de ces prédécesseurs.

Le 30 mai 1682, par devant notaires, à Boulogne-sur-Mer, le nouvel évêque ratifia le contrat d’établissement conclu par Mgr Ladvocat-Billiad, mais y apporta quelques modifications (28)  :

A déclaré et déclare avoir ratifié et ratifie par ces presentes le Traité fait entre ledit Seigneur Evesque et les Prestres de la Congrégation de la Mission. A condition neanmoins que les articles par lesquels il abandonnoit au séminaire le droit qui appartient à l’Evesque par la taxe qui se fait tous les ans dans le Diocèse pour l’usage du lait et du beurre pendant le Caresme et celuy où il abandonnoit aussi le droit appellé Catédraticq ou synodal seront nuls et sans effet. Pour en jouir et disposer par ledit Seigneur Evesque, Lequel consent au surplus que lesdits Prestres de la Mission se mettent en l’exercice et possession dudit Séminaire sous l’autorité dudit Seigneur Evesque, et jouissent des immeubles biens et meubles appartenans et attribuez audit Séminaire, nommément de la Taxe faite sur les bénéficiers

Le 3 juin 1682, le supérieur général de la Congrégation de la Mission accepta ces nouvelles dispositions. Au cours de ce mois, ce dernier fit part à un supérieur lazariste de l’état d’avancement de la maison de Boulogne (29)  :

Je vous manday il y a environ un an, comme nous avions traité avec feu M. Lavocat, Evesque de Boulogne, pour prendre soin de son Séminaire. Le Prélat qui lui a succédé, ayant tardé à avoir ses Bulles, n’est allé dans son Diocèse qu’à Pasques dernier ; peu de temps après son arrivée, il souhaita que nous envoyassions quelques uns de nos Prestres pour voir l’état du logement et pour aviser quand on pouroit ouvrir ledit Séminaire. Nous y avons envoyé Mrs Lelasseur et Charbon, tant pour faire ce que souhaitoit Mond Sgr l’Evesque, que pour reconnoistre aussi en quoy consistoit la succession de feu Mgr Perrochel ancien evesque du mesme Diocèse, qui est décédé au mois d’avril dernier et nous a faits légataires universels. Ils n’ont pas trouvé les logemens encore disposez pour y recevoir les Seminaristes : mais Mgr l’Evesque ayant ratifié le contract passé entre feu M. Son Prédécesseur et Nous, on travaille à mettre toutes choses en état, ce qui poura estre fait vers la fin de l’été, et alors nous envoirons là les deux autres Prestres.

Le 3 novembre 1682, l’évêque Le Tonnelier de Breteuil annonçait fièrement l’ouverture du séminaire (30)  :

Claude, par la miséricorde de Dieu, évêque de Boulogne, Conseiller du Roy en tous ses conseils.
              La Providence aïant permis que l’établissement d’un Séminaire, si longtemps et si intimement souhaité par Messeigneurs nos prédécesseurs, eut enfin son entière exécution, dès la première année de l’Episcopat dont Dieu a honoré notre bassesse, nous n’avons pas eu de soins plus pressans et d’affaire qui nous parut plus importante que de choisir de bons ouvriers tels que nous avons estimé être Messieurs de la Mission de Saint Lazare qui s’appliquent avec un succès extraordinaire dans beaucoup de diocèses à la dévotion et éducation spirituelles de ceux qui doivent être un jour nos coopérateurs en Jésus-Christ par la dignité du sacerdoce. Et comme ils nous ont fait connaître que toutes choses étaient disposées pour commencer. nous avons ordonné et ordonnons à tous ceux de notre diocèse qui veulent se mettre dans les ordres, de se rendre huit jours après la Saint Martin dans notre ville épiscopale de Boulogne où nous leur ferons sçavoir nos volontés touchant les exercices de piété et les études que nous jugeons à propos qu’ils fassent.

Donné à Boulogne, dans notre palais épiscopal, le troisiesme
novembre mil six cens quatre-vingt-deux.

Le supérieur général, M. Jolly, écrivit, le 16 novembre 1682, au supérieur du séminaire de Châlons-sur-Marne : « Nous venons de remplir (le séminaire) de Boulogne, où nous avons fait Supérieur un jeune prêtre vertueux, sage et capable, nommé Le Lasseur » (31) . Olivier Le Lasseur fut le premier supérieur du séminaire de 1682-1687. Il n’avait que 29 ans, lorsqu’en juin 1682, M. Jolly l’envoya à Boulogne-sur-Mer pour reconnaître les lieux et préparer l’organisation du séminaire. Pour cette tâche, M. Jolly lui adjoignit M. Charles Charbon (32), prêtre d’une trentaine d’années et licencié de Sorbonne. Peu après l’ouverture du séminaire, arrivèrent à Boulogne-sur-Mer deux autres prêtres et les frères, qui devaient composer le personnel de la maison, et dont nous ignorons les noms. Un peu plus tard, M. Le Lasseur compta parmi ses collaborateurs le frère Jean Fresnai, né à Reims, qui fit les vœux à Boulogne-sur-Mer en 1686.

Après plusieurs décennies d’attente, le diocèse de Boulogne-sur-Mer était enfin doté d’un séminaire. L’opiniâtreté de François Perrochel permit, malgré de nombreuses difficultés, l’ouverture d’un séminaire

dirigé par une congrégation réputée et compétente dans la formation des prêtres. Son ouverture, en novembre 1682, fut vécue comme un soulagement. L’évêque de Boulogne-sur-Mer disposait enfin de structures de formations diocésaines propres qui allaient lui permettre de mener une politique épiscopale de recrutement et de formation cohérente et de pourvoir ses paroisses de curés et vicaires d’extraction locale (33).

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Annexes

Les textes fondateurs du Grand Séminaire de Boulogne-sur-Mer

            Je n’ai pas trouvé le premier contrat de fondation de 1668. Le contrat du 10 janvier 1675 comblera en partie cette lacune.

10 janvier 1675

Contrat de fondation du Séminaire de Boulogne relevé aux Registres des Insinuations en la Sénéchaussée du Boulenois (34)

Fondation du Séminaire de Boulogne par Me François de Perrochel Evêque de Boulogne

Pardevant les notaires royaux résidens en la ville de Boulogne sur la mer soubsignez ; furent présens et comparans en leurs personnes Illustrissime et Révérendissime Seigneur Mre François Perrochel, Conseiller du Roy en ses Conseils, Evesque de Boulogne, d’une part ; et Me Samson de la Planche, prestre, Docteur en théologie de la Faculté de Paris, chanoine de l’Esglise cathédralle Nostre Dame dudit Boulongne, d’autre part ; lequel Seigneur évesque ayant remarqué la nécessité d’avoir en chaque diocèse un Séminaire de clercs et ecclésiastiques séculiers, soit pour y establir le bon ordre et la discipline de l’Esglise, soit pour l’y maintenir estant estably, n’auroit rien désiré depuis trente ans qu’il est dans le sien, que d’y en establir un, suivant et conformément aux saints décrets et Conciles ; pourquoi il auroit obtenu des lettres-patentes du Roy dès le mois de novembre mil six cens soixante huict, vérifiées en Parlement le treize avril mil six cens soixante neuf, leues et publiées en son sinode diocézain le vingt deux du mois de mars ensuivant, à laquelle publication le Chapitre de son Eglise cathédralle et les curez du dioceze, présents, les abbez et prieurs par leurs députez auroient consenty et tesmoigné avoir le tout pour agréable, ainsy qu’il est plus en particulier porté dans le procès-verbal dudit sinode, mais ayant esté jusqu’à présent empesché par différentes conjonctures de mettre la dernière main à ce grand et si nécessaire ouvrage et Dieu luy faisant maintenant la grâce de le pouvoir plus facilement, il en faict, par ces présentes, l’establissement actuel comme il en suit : C’est à savoir que pour régir et gouverner ledit Séminaire tant au spirituel qu’au temporel, il faict choix de la personne dudit Me Samson de la Planche qui s’associera à cet effet de tels prestres et ecclésiastiques que bon luy semblera, dont le nombre pourtant ne pourra excéder celui de quattre, luy compris, et de deux serviteurs, domestiques, lequel sieur de la Planche, en cas d’infirmité ou autre accident ou mesme volontairement, pourra remettre ladite supériorité entre les mains dudit Seigneur évesque ou de ses successeurs, pour en estre par eux disposé ainsi que bon leur semblera, ce que ledit Seigneur évesque ou sesdits successeurs pourront faire de leur costé sans que ledit sieur de la Planche y puisse trouver rien à redire ; que pour lieu de demeure et premier fond dudit Séminaire, il lui faict don irrévocable et d’entrevifs, en la meilleure forme et manière qu’il est possible, d’une maison à luy appartenante, seize en la basse-ville de Boulogne, dans la Grande-Rue, nommée le Lion d’argent, tenant d’un costé par haut à Jacques Leclercq, maistre taillandier, et de l’autre costé par bas à la maison dite de la salle d’Ordre, laquelle maison il a acquise de la veufve et héritiers de feu Me François le Caron, vivant lieutenant en l’Admirauté dudict Boulogne, par contract passé pardevant nottaires à Boulogne, le vingt et uniesme jour de décembre mil six cens soixante neuf, pour jouir de la ditte maison par ledit Séminaire en toutte propriété dès à présent, et à tousjours, à la charge de payer annuellement par iceluy les rentes et acquitter les charges ausquelles laditte maison est et se trouvera obligée, ledit establissement et donnation faict à la charge et condition et non autrement que ledit Séminaire sera et demeurera à tousjours et à perpétuité soubz l’entière et absolue supériorité des Seigneurs évesques dudit Boulogne et en leur absence soubz celle de leurs grands-vicaires, et quand ce siège épiscopale sera vacant, sous celle des deux archidiacres, du chantre, du trésorier et pénitencier de l’Eglise cathédralle dudit lieu ; que ceux ausquels la direction et conduite immédiate dudit Séminaire sera confiée sçavoir le supérieur et les autres qu’il se sera associées à cet effet avec luy seront dans la mesme despendance tant pour le spirituel que pour le temporel ; que ledit supérieur et autres qui seront audit Séminaire rendront compte tous les ans un des quattre jours d’entre la dernière feste de Pasque et le dimanche de la Quasimodo et ce, pardevant lesdits seigneurs évesques, assistez de leurs grands-vicaires et de leurs archidiacres, dans la recepte desquels entreront les revenus dudit Séminaire, ensemble les dons, legs pieux et fondations qui luy auront esté faictes mesmes les pensions des séminaristes, la rétribution des messes et autres fonctions et emplois de tous ceux dudit Séminaire ; qu’en l’absence dudit seigneur évesque, la dite reddition de compte se fera devant lesdits sieurs grands-vicaires, assistez desdits Srs archidiacres, chantre, trésorier et pénitencier jusqu’au nombre seulement de cincq, en telle sorte que si lesdits Srs grands-vicaires qui y auront tousjours la présidence ne se trouvoient pas revêtus d’aucune de ces dignitez et qu’il y eut plusieurs grands-vicaires, lesdits trésorier et pénitencier ne s’y trouveront pas, et ledit siège épiscopal vacant pardevant lesdits sieurs archidiacres, chantre, trésorier et pénitencier ; que si, à l’occasion des guerres ou autrement, les exercices dudit Séminaire venoient à être interrompus, lesdits Seigneurs évesques ou en leur absence, ou le siège vacant, les personnes spécifiées cy-dessus, de manière y exprimée, prendront soin de la conservation des batimens, ameublemens et de la recepte des revenus, à quoi ils commettront une personne intelligente et de probité, soit d’entre eux ou telle autre qu’ils jugeront pour le mieux pour ce qui se trouvera de reste desd. Revenus, les comptes rendus, les réparations faictes et les charges acquittées estre emploié en achapt de fonds au profit dudit Séminaire ; que s’il n’y avoit aucune apparence dudit restablissement dudit Séminaire, ce qui restera dudit revenu comme dit est, sera employé à entretenir à Paris, en tel séminaire qu’on trouvera à propos, autant de clercs du diocèse dudit Boulogne, au choix dudit seigneur évesque ou autres administrateurs qu’en pourra porter ledit revenu restant ; si néanmoins lesdits seigneurs évesques vouloient mettre efficacement la main à faire revivre ledit Séminaire en contribuant de leur part à son restablissement, ils pourront, au lieu d’emploier le restant annuel dudit revenu à l’entrete-nement desdits clers en un séminaire à Paris, le laisser en masse pendant quelques années pour ayder avec ceux qu’ils voudront contribuer de leur part à faire tant plus tôt pour revivre ledit restablissement. Et à cet effet, les unions qui se feront des bénéfices simples ou autres biens, suivant la faculté qui en est donnée audit Séminaire par les Conciles et les Lettres-patentes de Sa Majesté le seront avec ceste clause expresse qu’ils ne pourront en estre à jamais désunis et retirez pour quelque cause, raison, occasion ou prétexte que ce puisse être, non pas mesme d’interruption des exercices d’iceluy, de la retraitte de ceux qui en auroient la direction et conduitte, ni cessation pour longtemps desdits exercices quoy que sans apparence de restablissement, acceptant ledit Sr de la Planche ledit establissement, donation, clauses, condition portées par le présent contrat.

   Faict, passé et reconnu audit Boulogne, en l’hostel dudit Seigneur évesque, le dixième jour de janvier mil six cens soixante quinze, après-midy : et ont lesdittes parties signé avec lesdits nottaires la minute des présentes, demeurée ès-mains de Hache, desdits nottaires soubsignez.

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1er janvier 1676

   Et le premier jour mil six cens soixante seize, est comparu en sa personne mondit Seigneur Perrochel, Illustrissime et Révérendissime Evesque de Boulogne, lequel après avoir eu communication et lecture du présent contract et reconnu qu’iceluy étoit demeuré sans exécution pour de certaines considérations causées par le malheur de la guerre, pourquoy il a déclaré que voulant ledit contract sortir son plain et entier effect et tenir la main à ce que ledit Séminaire soit estably dans son diocèze, au lieu plus particulièrement désigné audit contract, il a de nouveau et d’abondant, réitéré toutes les déclarations, dispositions et donnations y contenues pour et au profit dudit Séminaire, acceptant pour luy ledit sieur de la Planche, à ce présent en personne, lequel, après avoir eu pareillement communication et lecture dudit contract, a déclaré avoir faict laddite acceptation avec parfaite connaissance, aux clauses et conditions plus amplement exprimées audit contract, pour l’exécution de quoy mondit Seigneur évesque et ledit sieur de la Planche, acceptant pour led. Séminaire, ont consenti l’insinuation des présentes et dudit contract où besoin sera ; _ en approbation de quoy ont lesdits comparans signé dans le palais épiscopal audit Boulogne, pardevant les nottaires royaux résidents en la dicte ville ledit jour et an, après midy, la minute des présentes demeurée ès-mains de Hache, l’un desdits nottaires soubzignez (35).

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30 juillet 1676

   Cejourd’huy jeudy trentième jour de juillet mil six cens soixante seize, judiciairement l’audience tenante, pardevant nous Jean Scotté, Seigneur de Velinghen, Conseiller du Roy, lieutenant particulier, assesseur et premier conseiller au siège de la Sénéchaussée de Boullenois, en présence de Mres Jean Jacques Le Camus du Lucquet et Antoine Le Camus, Conseillers audit siège, le présent contract de donnation et establissement a été leu, publié et registré par moi, greffier de lad. Séneschaussée soubz-signé aux fol. 39 verso, 40 recto et verso et 41 recto du registre des insinuations de ladite Sénéchaussée, ce requérant Me Anselme Hache, procureur dudict seigneur évesque et dudit sieur de la Planche y dénommez, dont leur avon octroié acte pour leur servir et valoir où il appartiendra par raison, signé Houbronne, avec paraphe.

  Sté de Velinghen et Houbronne (36)

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26 juillet 1677

Au registre des Insinuations du Bailliage de Boulogne on trouve f° 16, un acte passé le 26 juillet 1677, devant Gillon, notaire à Boulogne, portant donation de 300 livres de rente au Séminaire par Mgr de Perrochel, ancien évêque de Boulogne (37).

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6 mars 1681, traité d’établissement des Prêtres de la Mission au séminaire de Boulogne-sur-Mer (38):

  Nicolas Lavocat Billiad par la miséricorde de Dieu et du St Siège Apostolique Evêque de Boulogne à tous ceux qui ces présentes lettres verront salu et bénédiction en Notre Seigneur. Comme de la vocation aux Sts ordres et de la sainteté des Prestres dépendent les fruits que l’on peut espérer pour la sanctification des peuples, nous ne nous appliquons à aucune chose avec plus de soin et d’affection qu’à rechercher les moïens pour connoitre la vocation des Ecclésiastiques, et pour rendre digne autant qu’il est possible selon la faiblesse humaine d’être elevez aux ordres sacrez afin d’être nos coopérateurs au salu des âmes, comme nous le sommes, quoiqu’indigne de J. C. C’est ce qui a fait que parmi plusieurs moïens qui se sont présentés à notre esprit pour parvenir à une fin, que nous souhaitons avec tant d’ardeur. Nous n’en avons point trouvé de plus propre que celui d’un bon Seminaire, puisque cette pensée est conforme au st Concile de Trente, et que c’est ce qui fait aujourd’huy refleurir la piété des Ecclésiastiques dans quantité de diocèses ; et nous avons été d’autant plus excités à embrasser ce moïen, qu’en considerant l’état présent de notre diocèse, nous y avons vu les choses toutes disposées par les soins et par le zele d’Ill.me et Rev.me Père en Dieu Mre François Perrochel notre tres honoré predecesseur, que l’on peut dire non seulement avoir jeté les fondemens de ce St édifice, mais lui avoir donné des accroissement tres considérables, puisqu’après avoir obtenu des lettres patentes de Sa Majesté et les avoir fait enregistrer en Parlement et autres lieux où il a été nécessaire, il a fait l’érection actuelle dud. séminaire, a fait donnation d’une maison par lui acquise pour l’établissement d’iceluy, et a commis à sa direction la personne de Mr Sanson de la Planche, prestre docteur de la faculté de théologie de Paris, homme d’expérience et de vertu, et tout-à-fait capable de la conduite dud. Séminaire ; mais led. Séminaire n’ayant pu encore jusqu’à présent commencer aucun exercice par le malheur des guerres, et faute d’un revenu suffisant, et considérant que devant que voir la consommation de ce St Œuvre, il pourroit arriver differens changemens qui le ruineroient entièrement, désirant pourvoir pour l’avenir à la stabilité dud. Séminaire, et considerant les graces que Dieu verse tous les jours sur les Ecclésiastiques par le ministère des Prestres de la Congrégation de la Mission de S. Lazare de Paris que sa divine bonté remplit de son esprit pour faire refleurir en ce tems la piété des Prestres, et combien sont grands les fruits que l’on en recueille en plusieurs diocèses dans lesquels les ordinaires des lieux les ont appellé pour leur confier la conduite et le soin de leurs séminaires, et voïant enfin avec joye que nous ne faisons que seconder en cela les sentiments de Mond. Seigneur notre predecesseur qui a pour cette Ste Congrégation toute l’estime et toute l’affection possible, même qui n’a pensé pour un séminaire, à l’établissement duquel il travaille avec tant d’application et de libéralité, que parce qu’il desiroit le mettre en état, d’etre incessamment regi par lesd. Prestres de la Mission. A ces causes après que led. De la Planche nous a remis entre les mains tous ses pouvoirs, et y a volontairement renoncé, Nous avons elu et établi, elisons et etablissons par ces presentes les Prestres de la Congrégation de la Mission sous notre autorité et de nos successeurs Evêques, directeurs perpétuels de notre séminaire tant pour le spirituel que pour le temporel aux conditions cy après exprimées.

  C’est a sçavoir que lesd. Prestres seront tenus et obligez de fournir et entretenir quatre prestres au moins et des frères servans à proportion dans led. Séminaire à commancer trois mois après que nous leur aurons fait connoitre que led. Seminaire aura de revenu fixe et arrêté jusqu’à la concurrence de 2000 livres de revenu ; L’un desquels prestres en sera directeur, un autre enseignera la théologie scolastique, le 3eme la théologie morale, et le 4e enseignera le chant, les cerémonies, l’administration des sacremens et la méthode de prescher et de catéchiser ; seront tenus tous lesd. prestres d’être soumis à notre jurisdiction et de nos successeurs en tout ce qui concerne la conduite de notred. seminaire, l’administration des sacremens, missions, et generalement en toutes choses qui peuvent regarder le prochain ;lesquelles fonctions nous leur donnons pouvoir d’exercer dans notred. diocèse sous notre dependance et conduite et de nos successeurs. En consequence de quoi nous leur avons donné, cédé et transporté, donnons, cedons et transportons la maison acquise par Mond Seigneur notre predecesseur et tout ce qui a été donné et legué jusqu’à present aud. séminaire. Ensemble tout ce qui luy sera donné cy après, en quoi qu’il consiste, meubles et immeubles, comme aussi nous leur donnons tout ce qui proviendra des taxes faites sur les benefices de notre diocèse, conformément aux lettres patentes de Sa Majesté et faculté accordée par icelle à notred. Seigneur predecesseur d’imposer des pensions sur les benefices de notre diocèse excedens 600 livres de revenu annuel, autres toutefois que canonicats et cures. Lesd. taxes se montant à la somme de 1500 livres ou environ, selon le rôle de cotisation omologué en Parlement par arrêt du 9e de Janvier 1680. Comme aussy pour satisfaire à l’obligation que nous avons tant nous que nos successeurs de satisfaire à notre quotpart de la cotisation portée par les susd. Lettres patentes, Nous declarons que nous demeurerons taxés tant nous que nos successeurs susd. à la somme à laquelle pourra monter annuellement notre droit de synode, vulgairement appellé Cathedratique, qui est pour l’ordinaire de 180 livres. Et encore leur donnons, cedons et transportons tout ce qui proviendra de la taxe de quinze deniers par tête pour chaque père de famille de notre diocèse pour l’usage du beure et laitage pendant le tems de Carême, et generalement tout ce qui appartient et appartiendra aud. séminaire de quelque nature qu’il soit, meubles ou immeubles comme dit est, à condition toutefois qu’en led. revenu lad somme de 2000 livres, l’excedant sera employé en bâtiments jusqu’au concurrent de ce qui sera trouvé nécessaire pour led seminaire et avenant led revenu jusqu'à mil écus de rentes fixes et assurées, lesd bâtimens faits et lieux en état, comme dit est, lesd prestres de la Mission seront tenus d’augmenter le nombre desd prestres de deux autres de plus que les quatre susd, en sorte qu’ils soient au moins six Prestres de leur d. Congregation dans led seminaire, et des frères autant qu’il sera nécessaire pour le service de la maison, pour être lesd deux prestres emploïés aux conférences, retraites, missions et autres exercices qui ont accoutumé de se faire par ceux de leur Congrégation et où Notre Seigneur donneroit sa benediction aud Seminaire en sorte que son revenu vint à s’augmenter par delà les mil écus de rentes susmentionés ; en ce cas lesd Prestres de la Mission seront tenus de rendre compte devant nous et nos successeurs dud excédent seulement. Lesd mil écus leur demeurant par chacun an pour leur nourriture et entretien sans être obligés d’en rendre aucun compte ; et pour ce qui est dud excedant il sera emploïé à la diminution des pensions des pauvres Ecclésiastiques de notre diocèse, même de l’extinction totale de celle de quelques uns des plus pauvres, ou à faire quelques missions selon qu’il sera trouvé plus expédient par nous ou nos successeurs évêques avec le conseil et le consentement du Supérieur dud seminaire. Et d’autant qu’il est nécessaire en attendant que lesd Prestres de la Mission entrent en l’exercice actuel de l’administration dud seminaire, il y ayt quelqu’un sur les lieux qui en dirige les affaires, est convenu pour le bien dud seminaire qe ledit Sr Delplanche continuera jusqu’aud tems seulement par manière de precaire la fonction qu’il a exercée jusqu’à présent, recevra, donnera quittance, même fera des acquisitions au profit dud seminaire, s’il est jugé expedient, sous notre direction et autorité. Et pour confirmation de tout ce que dessus, avons signé ces presentes doubles, fait contresigner par notre secrétaire et à ycelles apposer le sceau de nos armes. Donné à Boulogne sur Mer le 6 de Mars 1681.

  (Signé) Nicolas Lavocat Billiad Evêq de Boulogne. De Laplanche.

  (Et plus bas) Par command de Mond Seig l’Ill et Rev Evêque de Boulogne, C. Duformanoir, secret.

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10 mars 1681, le supérieur général de la Mission, M. Jolly, ratifie le traité (39) :

   Nous Edme Jolly indigne Supérieur general de la Congrégation de la Mission recevons avec tout le respect et la reconnaissance qui nous est possible la grace que Mgr L’Ill.me et Rev.me Evêque de Boulogne a faite à notre petite Congrégation par le present acte d’établissement et promettons d’observer et accomplir les conditions portées par yceluy. En foy de quoi nous avons signé la presente de notre main, et fait contresigner par le Secretaire de notre Congrégation et sceller de notre sceau. A St Lazare lez Paris ce 10e jour de mars 1681.

   (signé) Jolly

(Et plus bas), par Mond Sr Sup. Gen.al de la Cong. de la Mission, N. Gouhier, Secret.

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Mars 1681, obtention des lettres patentes confirmatives de l’établissement :

Louis par la grace de Dieu Roi de France et de Navarre A tous presens et à avenir Salut. Notre Très cher et feal le Sr Lavocat Billiad Conseiller en nos Conseils Evêque de Boulogne nous a fait remontrer que comme de la vocation aux Sts Ordres et de la sainteté des Prestres dependent les fruits que l’on peut espérer pour la sanctification des peuples, il ne se seroit appliqué depuis son entrée au gouvernement de son diocèse, à aucune chose avec plus de soin et plus d’affection qu’à rechercher les moïens pour connaître la vocation des Ecclésiastiques et pour les rendre dignes autant que possible, d’être elevez aux ordres sacrez et n’ayant rien trouvé de plus propre pour cela que l’établissement d’un séminaire, il a été d’autant plus excité à embrasser ce moyen, que considérant l’état présent dud diocèse, il a vu les choses disposées par les soins et par le zele du Sr François Perrochel son predecesseur, lequel l’a tant désiré faire utilement led établissement auroit pour cet effet obtenu nos lettres patentes données à Paris au mois de Novembre 1668, lesquelles furent depuis registrées en notre parlement de Paris le 13e Avril de l’année 1669, par lesquelles en luy permettant d’établir led séminaire au lieu le plus propre et le plus convenable qu’il voudroit choisir en lad ville de Boulogne, Nous lui aurions donné pouvoir de pourvoir à sa subsistance par l’union de benefices et assignation de pensions sur ceux de son diocèse qui excederoient 600 livres de revenu, autres toutefois que les cures et prébendes : mais led Sr Lavocat Evêque de Boulogne désirant donner au Séminaire une stabilité plus grande ; et aïant considéré qu’il était malaisé que la direction en pût être uniforme, qu’en la confiant à une Congrégation d’Ecclésiastiques, qui en puissent prendre la conduite à perpétuité, il auroit cru ne pouvoir faire un meilleur choix pour cela, que des Prestres de la Congrégation de la Mission : Cest pourquoy il les auroit par acte du 6e du présent mois, choisy pour être à perpétuité Directeurs dud. Séminaire tant au spirituel qu’au temporel, à la charge qu’il seroient tenus d’y nourrir et entretenir quatre Prestres et des frères de la leur Congrégation à proportion lorsque led Seminaire auroit de revenu fixe et assuré jusqu’à la concurrence de 2000 livres de rente ; L’un desquels Prestres en seroit le Directeur, que deux feroient les leçons de théologie scolastique et morale, et le 4e enseigneroit le chant, les ceremonies, l’administration des sacremens et la méthode de prescher et de catéchiser, et led revenu arrivant jusqu’à 1000 écus de rente fixe et assurée, et les bâtimens dud séminaire achevés, meublés et en bon état, et toutes les debtes d’iceluy païées, lesd Prestres de la Mission seront tenus d’augmenter le nombre desd Prestres de deux autres de plus que les quatre susdits, en sorte qu’ils soient au moins six Prestres de lad. Congrégation dans led séminaire et des frères autant qu’il sera nécessaire pour le service de la maison, pour être lesd deux Prestres emploïés aux conférences, retraites, missions et autres fonctions conformes à l’institut de leur Congrégation. Et si dans la suite led revenu venoit à s’augmenter par delà lesd mil écus susdits, leur demeurant par chacun an, pour la nourriture et entretien sans êtres obligés d’en rendre aucun compte : Et que pour led excedant il seroit emploïé ou à la diminution des pensions des pauvres Ecclésiastiques dudit diocèse, et même au paiement total de celle de quelqu’un des plus pauvres, ou a faire quelques missions selon qu’il seroit trouvé plus expédient par led Sr Evêque et ses successeurs avec le conseil et consentement du Supérieur dud séminaire. Et pour l’habitation desd prestres de la Mission et des Séminaristes à l’effet que dessus, il leur auroit donné, cédé et transporté la maison acquise pour led séminaire par led Sr Perrochel son predecesseur, et ensemble tout ce qui a été donné et légué jusqu’à présent aud séminaire, tant meubles qu’immeubles, comme le contient plus amplement led acte au bas duquel est l’acceptation du sr Jolly Supérieur General de lad Congregation de la Mission, avec promesse d’observer et accomplir les conditions portées par iceluy. Mais led séminaire n’étant pourvu d’aucun revenu suffisant, attendu qu’il ne s’est pu faire aucune union de benefice, Et led Sr Evêque n’ayant encore jusqu’à présent imposé sur les abbaïes, prieurez et menses conventuelles qu’environ 1500 livres de revenu annuel, à la levées desquelles il y eu diverses oppositions, lesquelles à la vérité auroient été levées par arrêt de notre Parlement du 22e may de l’année dernière 1680. Nénamoins led Sr Lavocat Evêque de Boulogne nous a supplié en attendant lad union qu’il pourra faire de quelques bénéfices jusqu’à la valeur de 4000 livres de rente, de luy permettre de continuer à faire lad impostion jusqu’à la somme de 3000 livres par chacun an. A ces causes requeroit led Sr Evêque de Boulogne qu’il nous plût agréer et approuver led établissement desd Prestres de la Congrégation de la Mission pour être directeurs perpétuels et temporels à perpétuité dud Séminaire sous son autorité et de ses successeurs Evêques, et aux autres charges et conditions portées par led acte du 6e du present mois, et que nous eussions aussy agréable de fixer lad imposition jusqu’à la somme de 3000 livres par an sur lesd bénéfices. A quoy inclinant de notre grace specialle, pleine puissance et autorité roïalle, apres avoir fait voir à notre conseil led acte d’établissement desd Prestres de la Congrégation de la Mission, dans led séminaire de Boulogne, Nos lettres patentes du mois de novembre 1668 et arrêt de vérification d’icelles et autres pièces, dont copies collationnées est cy attachée sous le contrescel de notre chancellerie, Avons agréé, approuvé, ratifié et confirmé, et par ces présentes signées de notre main agréons, approuvons, ratifions et confirmons led établissement des Prestres de la Congrégation de la Mission, pour avoir la direction spirituelle et temporelle à perpétuité dud Séminaire de Boulogne sous l’autorité dud Sr Evêque de Boulogne et ses successeurs et aux charges, clauses et conditions portées par led acte d’établissement du 6e du present mois, que nous voulons être exécuté selon sa forme et teneur et pour faciliter davantage l’établissement, fondation, et donation dud Séminaire pemettons de nouveau aud Sr Evêque de Boulogne d’emploïer et se servir de tous les moïens portez et permis par les Conciles, et par les ordonnances du roïaume, en la forme et manière qui luy semblera la plus propre et la plus commode, selon la nécessité et condition des lieux par l’union d’un ou plusieurs bénéfices, jusqu’à la somme de 4000 livres de revenu annuel, à condition que les obligations en seront acquitées, et les charges païées par led Séminaire. Et cependant afin que led Séminaire ne souffre aucune difficulté n’y retardement et que les ouvriers destinez à cet effet ayent leur subsistance requise et nécessaire, Nous voulons que l’imposition commencée en vertu de nos dites lettres se puissent continuer sur les bénéfices dudit diocèse jusqu’à la somme de 3000 livres de revenu annuel qui sera levée par celuy ou ceux qui seront commis à cet effet par led Sr Evêque et les deniers païés auxd Prestres de la Congrégation de la Mission sous la simple quittance de celuy qui sera directeur dud séminaire en deux termes, pour être emploïés suivant et au désir dud acte d’établissement. A condition neanmoins que ladite levée cessera aussitôt que des unions et annexes de benefices, qui peuvent être faites aud séminaire jusqu'à la somme de 4000 livres de rente, il y en aura déjà pour la somme de 3000 livres par chacun an, dont led séminaire soit en possession et jouissance actuelle. Voulons aussy que led séminaire puisse recevoir, accepter ou occuper tous legs, donnations, fondations, acquérir, tenir et posséder toutes sortes de fonds, droits, héritages et rentes pour leur demeurer à perpétuité acquis et unis : Et en outre qu’il jouisse de tous les privilèges franchises et immunités, dont jouissent les autres séminaires et Communautez Ecclésiastiques de notre royaume, le prenant et mettant sous notre protection et sauvegarde spéciale ; Le tout nonobstant tous droits, édits, déclarations, odonnances, Loix, coutumes, règlement arrêts et autres choses à ce contraires, auxquels et aux dérogatoires des dérogatoires Nous avons à cet égard dérogé par ces presentes. Si donnons en mandement à nos amez et feaux Conseillers les gens tenans notre cour de Parlement, Chambre des Comptes et Cour des Aides à Paris, Trésoriers généraux de France en la généralité d’Amiens, et à tous autres nos Justiciers et Officiers qu’il appartiendra, que ces presentes ils ayent à faire registrer, et de tout le contenu en icelles jouir et user pleinement paisiblement et à perpétuité led séminaire et lesd Prestres de la Congrégation de la Mission et leurs successeurs, sans les faire n’y souffrir leur être fait aucun trouble n’y empêchement quelconque, car tel est notre plaisir. Et afin que ce soit chose ferme et stable à toujours, Nous avons fait mettre notre scel à cesd presentes, sauf en autre chose notre droit et l’autruy en toutes. Donné à S. Germain en Laye eu mois de Mars l’an de grace 1681, et de notre regne le 38e.

   Signé Louis

   Et sur le reply par le Roi, Phelippeaux. Visa, Letellier.

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30 mai 1682, contrat d’établissement du séminaire par Mgr Claude Le Tonnelier de Breteuil (40)  :

Par devant les notaires royaux au Comté et Sénéchaussée de Boulenois residens à Boulogne soussignez fut present Illustrissime et Reverendissime Personne Monseigneur Mre Claude Le Tonnelier de Breteuil, Conseiller du Roy en tous ses conseils, Evesque de Boulongne, Lequel voulant seconder les bonnes et saintes intentions de Nosseigneurs ses Prédecesseurs Evesques de Boulongne et principalement de Monseigneur Lavocat Billiad son Prédécesseur immédiat, et voulant donner une pleine et entière exécution à l’exercice actuel d’un Séminaire dans cette Ville, a déclaré et déclare avoir ratifié et ratifie par ces presentes le Traité fait entre ledit Seigneur Evesque et les Prestres de la Congrégation de la Mission. A condition neanmoins que les articles par lesquels il abandonnoit au séminaire le droit qui appartient à l’Evesque par la taxe qui se fait tous les ans dans le Diocèse pour l’usage du lait et du beurre pendant la Caresme et celuy où il abandonnoit aussi le droit appellé Catédraticq ou synodal seront nuls et sans effet. Pour en jouir et disposer par ledit Seigneur Evesque, Lequel consent au surplus que lesdits Prestres de la Mission se mettent en l’exercice et possession dudit Séminaire sous l’autorité dudit Seigneur Evesque, et jouissent des immeubles biens et meubles appartenans et attribuez audit Séminaire, nommément de la Taxe faite sur les bénéficiers, voulant ledit Seigneur qu’ils jouissent pleinement du bénéfice dudit Traité fait avec ledit Seigneur son Prédécesseur à l’exception des susdits deux articles. En foy de quoy a ledit Seigneur Evesque signé la minute des présentes avec et pardevant lesdits Notaires en son Palais Episcopal, ce jourd’huy trentième May mil six cens quatre vingt deux, la minutte des présentes demeurée vers Gilles.

Signé : Sommerard Gilles

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3 juin 1682, le supérieur général, M. Jolly, ratifia ces nouvelles dispositions :

            Par devant les Conseillers du Roy, Notaires Gardenotes de Sa Majesté au Chatelet de Paris sousignez, fut present Mre Edme Jolly Supérieur General de la Congrégation de la Mission demeurant en la maison de S. Lazare lez Paris, Lequel après que lecture luy a presentement esté faite par l’un des Notaires sousignez, l’autre present, de l’acte cy devant et des autres parts écrits qu’il a dit avoir bien entendue l’a volontairement agrée et approuvé. Et par ces presentes consent qu’il soit exécuté selon sa forme et teneur s’obligeant en ladite qualité à l’exécution et accomplissement des conditions portées au dit acte. Fait et passé en ladite Maison de S. Lazare lez Paris l’an mil six cens quatre vingt deux, le troisième jour de juin avant midy, et a signé.

            Signé : Jolly, Gilles et Garnier

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Juin 1682, M. Jolly faisait part à un supérieur de l’état d’avancement de la maison de Boulogne (41) :

            Je vous manday il y a environ un an, comme nous avions traité avec feu M. Lavocat, Evesque de Boulogne, pour prendre soin de son Séminaire. Le Prélat qui lui a succédé, ayant tardé à avoir ses Bulles, n’est allé dans son Diocèse qu’à Pasques dernier ; peu de temps après son arrivée, il souhaita que nous envoyassions quelques uns de nos Prestres pour voir l’état du logement et pour aviser quand on pouroit ouvrir ledit Séminaire. Nous y avons envoyé Mrs Lelasseur et Charbon, tant pour faire ce que souhaitoit Mond Sgr l’Evesque, que pour reconnoistre aussi en quoy consistoit la succession de feu Mgr Perrochel ancien evesque du mesme Diocèse, qui est décédé au mois d’avril dernier et nous a faits légataires universels. Ils n’ont pas trouvé les logemens encore disposez pour y recevoir les Seminaristes : mais Mgr l’Evesque ayant ratifié le contract passé entre feu M. Son Prédécesseur et Nous, on travaille à mettre toutes choses en état, ce qui poura estre fait vers la fin de l’été, et alors nous envoirons là les deux autres Prestres. Je recommande à vos prières, Monsieur, ce nouvel établissement, à ce qu’il plaise à Dieu d’y donner sa Bénédiction. Ce séminaire-là sera nombreux, et il nous faudra dans quelque temps ajouter là des prestres pour les missions suivant le désir de Mond Sgr Perrochel porté dans son Testament.

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3 novembre 1682, ouverture du séminaire (42)  :

Claude, par la miséricorde de Dieu, évêque de Boulogne, Conseiller du Roy en tous ses conseils.

La Providence aïant permis que l’établissement d’un Séminaire, si longtemps et si intimement souhaité par Messeigneurs nos prédécesseurs, eut enfin son entière exécution, dès la première année de l’Episcopat dont Dieu a honoré notre bassesse, nous n’avons pas eu de soins plus pressans et d’affaire qui nous parut plus importante que de choisir de bons ouvriers tels que nous avons estimé être Messieurs de la Mission de Saint Lazare qui s’appliquent avec un succès extraordinaire dans beaucoup de diocèses à la dévotion et éducation spirituelles de ceux qui doivent être un jour nos coopérateurs en Jésus-Christ par la dignité du sacerdoce. Et comme ils nous ont fait connaître que toutes choses étaient disposées pour commencer. nous avons ordonné et ordonnons à tous ceux de notre diocèse qui veulent se mettre dans les ordres, de se rendre huit jours après la Saint Martin dans notre ville épiscopale de Boulogne où nous leur ferons sçavoir nos volontés touchant les exercices de piété et les études que nous jugeons à propos qu’ils fassent.

Donné à Boulogne, dans notre palais épiscopal, le troisiesme
novembre mil six cens quatre-vingt-deux
.

Signé : Claude, Evesque de Boulogne.

Par commandement de Monseigneur,
Girard, secrétaire

 

Philippe Moulis,
Le Grand Séminaire de la Congrégation de la Mission de Boulogne-sur-Mer au XVIIe siècle :
I. fondation et ouverture
,
Archives de la Congrégation de la Mission, Paris, Décembre 2006, p. 21.

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NOTES

1) Université d’Artois, Centre de recherche et d’études «Histoire et sociétés» (E.A. 4027), Archives de la Congrégation de la Mission, Paris, Novembre 2006. Je remercie les Pères Bernard Koch, Paul Henzmann et Claude Lautissier, de la Congrégation de Mission, pour leurs conseils.

2) Rouen (1581), Bordeaux (1582), Reims (1583), Tours (1583), Bourges (1584), Aix (1585), Toulouse (1590) et Avignon (1594).

3) Gilles Deregnaucourt fait le même constat pour les provinces ecclésiastiques de Cambrai et Malines et pour le diocèse de Liège, dans Evêques, prêtres et paroisses dans les Pays-Pas catholiques du Concile de Trente aux Lumières. Provinces ecclésiastiques de Cambrai et Malines et Diocèse de Liège, Habilitation à Diriger des Recherches, Université d’Artois, 1998, tome I, p. 36.

4) Les Conciles Œcuméniques, Tome II-2, De Trente à Vatican II, Cerf, Paris, 1994, (bilingue), p. 1524 - 1529. Cité par Paul Broutin, La Réforme pastorale en France au XVIIè siècle, Paris, T.I, p. 182.

5) Lettre du 13 mai 1644 de Vincent de Paul au supérieur du séminaire d’Annecy, dans Coste Pierre, Lettres de S. Vincent De Paul, Fondateur Des Prêtres de la Mission... , Lecoffre  - Gabalda, t. II, pp. 459-460.

6) Paul Broutin, La Réforme pastorale en France au XVIIè siècle, Paris, T.II, p. 186.

7) Contrat de fondation du Séminaire de Boulogne relevé aux Registres des Insinuations en la Sénéchaussée du Boulenois publié par Bénard Louis Analyse sommaire des principaux documents contenus dans les registres du Roy de la sénéchaussée du Boulonnais, Mémoires de la Société académique de Boulogne-sur-Mer, Boulogne-sur-Mer, t. XX, 1900, p. 87.

8) Idem

9) Samson de la Planche, prêtre, docteur en théologie, chanoine de l’église cathédrale de Boulogne, archidiacre, vicaire capitulaire unique, le siège vacant en 1677, trésorier du chapitre, fut vicaire général de Mgr. Nicolas L’Advocat-Billiad, après la mort duquel, le siège vacant, il remplit les fonctions de vicaire capitulaire avec MM. Hache et Chatillon. Il mourut le 10 avril 1684 et fut enterré dans la nef de la cathédrale, vis à vis le grand crucifix du jubé (A. D. Pas-de-Calais, 1 G 2, fol. 282).

10) Contrat de fondation du Séminaire de Boulogne relevé aux Registres des Insinuations en la Sénéchaussée du Boulenois, op. cit. p. 87.

11) Idem.

12) Notons que la Congrégation de la Mission dirigea plusieurs établissements dans la province ecclésiastique de Reims : Amiens (1662), Beauvais (1679), Boulogne-sur-Mer (1681), Châlons-sur-Marne (1681), Noyon (1662), Soissons (1772). Au regard de la Congrégation de la Mission, la maison de Boulogne fut rattachée à la province de France, lors de sa fondation en 1681, et passa ensuite à celle de Picardie, constituée, en 1704.

13) François Perrochel mourut le 8 avril 1682.

14) A. M. Saint-Omer, 10789.85-5, tome II, statuts synodaux du diocèse de Boulogne-sur-Mer de 1678, chapitre XXXI Taxe pour l’usage de beurre.

15) A. M. Saint-Omer, 10789.85-5, tome II, statuts synodaux du diocèse de Boulogne-sur-Mer de 1678, chapitre XXXII. Des Boëttes pour le Séminaire.

16) Idem.

17) Idem.

18) Archives Nationales, MM 538 et S. 6703-04, cité par Contassot Félix, Les Lazaristes au séminaire de Boulogne-sur-Mer avant la Révolution (1681-1791), Etude documentaire, Archives de la Congrégation de la Mission, Paris, 1962, pp. 5-7.

19) Idem.

20) Par précaution l’évêque précise « en attendant que lesd Prestres de la Mission entrent en l’exercice actuel de l’administration dud seminaire, il y ayt quelqu’un sur les lieux qui en dirige les affaires, est convenu pour le bien dud seminaire que ledit Sr Delplanche continuera jusqu’aud tems seulement par manière de precaire la fonction qu’il a exercée jusqu’à présent, recevra, donnera quittance, même fera des acquisitions au profit dud seminaire, s’il est jugé expedient, sous notre direction et autorité.

21) Archives Nationales, MM 538 et S. 6703-04, op. cit.

22) Idem.

23) Idem.

24) Idem.

25) Idem.

26) Lettres patentes de mars 1681, cité par Contassot Félix, Les Lazaristes au séminaire de Boulogne-sur-Mer, op. cit., p. 6.

27) Vers 1715, l’historien de la Congrégation de la Mission, Claude-Joseph Lacour écrivit au sujet de l’établissement de Boulogne : « Messire Le Tonnelier de Breteuil, Evêque de Boulogne-sur-Mer, y donna semblablement son séminaire à conduire aux missionnaires, qui y sont logés commodément dans la nouvelle ville, et fonda encore une bande de mission pour l’instruction de la campagne de son diocèse. Le nombre des ouvriers de cette maison est de huit prêtres et trois frères ». Archives de la Congrégation de la Mission, Ms Lacour, Histoire générale de la Congrégation de la Mission cité dans Contassot Félix, Les Lazaristes au séminaire de Boulogne-sur-Mer avant la Révolution (1681-1791), p. 10.

28) Archives de la Congrégation de la Mission, Registre des Fondations, cité par Contassot Félix, Les Lazaristes au séminaire de Boulogne-sur-Mer avant la Révolution (1681-1791), Paris, 1962, p. 11. Olivier Le Lasseur, ou Lasseur, né à Lisieux le 22 avril 1653, reçu au Séminaire (noviciat) à Paris le 9 décembre 1675, y a fait les vœux le 2 février 1678. Pierre Coste, Catalogue du personnel de la Congrégation de la Mission, Première série, de 1625 à 1800, Paris 1911, p. 352

29) Idem, p. 12. Né à Moulins en 1651, reçu au Séminaire à Paris le 12 mai 1680, y a fait les vœux le 13 mai 1682. Décédé le 3 février 1734 à Saint-Brieuc. Pierre Coste, Catalogue du personnel de la Congrégation de la Mission, Première série, de 1625 à 1800, Paris 1911, p. 128

30) A. D. Pas-de-Calais, 1 G. 2 fol. 212 v°.

31) Archives de St-Lazare, dossier Jolly, p. 338, cité par Contassot Félix, Les Lazaristes au séminaire de Boulogne-sur-Mer avant la Révolution (1681-1791), Paris, 1962, p. 22.

32) On disait de lui dans la notice qui lui fut consacré après sa mort (1734) : « …Outre qu’il était très bon théologien, pour le dogme et les mœurs, il avait de plus un très beau et très solide talent pour prêcher, de plano, dans nos missions de la campagne » Circulaires …, I, 419, cité par Contassot Félix, Les Lazaristes au séminaire de Boulogne-sur-Mer avant la Révolution (1681-1791), Paris, 1962, p. 23. 

33) Dès le XVIIe siècle, les évêques privilégièrent le recrutement de prêtres originaires du diocèse. Les statuts synodaux de 1686 sont à ce sujet explicites : « Declarons que Nous prefererons toujours, dans les employs de nostre Diocèse, ceux qui en seront originaires, quand ils Nous donneront lieu de le faire, par leur capacité & bonnes mœurs », A. M. Saint-Omer, 10789.85-5, tome II, statuts synodaux du diocèse de Boulogne-sur-Mer de 1686, chapitre XXI Du Séminaire.

34) Cité par Bénard Louis Analyse sommaire des principaux documents contenus dans les registres du Roy de la sénéchaussée du Boulonnais, Mémoires de la Société académique de Boulogne-sur-Mer, Boulogne-sur-Mer, t. XX, 1900, p. 87.

35) Idem.

36) Idem.

37) Idem.

38) Archives Nationales MM 538 et S. 6703-04 cité par Contassot Félix, Les Lazaristes au séminaire de Boulogne-sur-Mer avant la Révolution (1681-1791), Etude documentaire, Archives de la Congrégation de la Mission, Paris, 1962, pp. 5-7.

39) Contassot Félix, Les Lazaristes au séminaire de Boulogne-sur-Mer avant la Révolution (1681-1791), Etude documentaire, Archives de la Congrégation de la Mission, Paris, 1962, p. 7.

40) Archives de la Congrégation de la Mission, Registre des Fondations, cité par Contassot Félix, Les Lazaristes au séminaire de Boulogne-sur-Mer avant la Révolution (1681-1791), Paris, 1962, p. 11.

41) Archives de la Congrégation de la Mission, Dossiers Etablissements, Boulogne cité par Contassot Félix, Les Lazaristes au séminaire de Boulogne-sur-Mer avant la Révolution (1681-1791), Paris, 1962, p. 12.

42) A. D. Pas-de-Calais, 1 G. 2 fol. 212 v°.